Bienvenue à tous dans ce premier épisode de « Cogito ». Je suis ravi de vous accueillir dans cette nouvelle aventure intellectuelle que nous allons partager ensemble. Avant de plonger dans le vif du sujet, permettez-moi de vous expliquer pourquoi j’ai choisi ce titre et quels seront les thèmes que nous explorerons ensemble.
« Cogito » – ce mot latin résonne probablement déjà dans l’esprit de certains d’entre vous. Pour ceux qui ne le reconnaîtraient pas immédiatement, il s’agit du début de la célèbre phrase de René Descartes : « Cogito ergo sum », que l’on traduit en français par « Je pense donc je suis ».
Cette phrase, qui peut sembler simple au premier abord, est en réalité le fondement d’une révolution philosophique. Elle représente le premier pilier de l’enseignement de Descartes sur la rationalité, exposé dans son « Discours de la méthode » publié en 1637. Mais que signifie réellement cette phrase, et pourquoi est-elle si importante ?
Le but de Descartes, en formulant ce principe, était de découvrir des certitudes qui résisteraient à un doute méthodique. En d’autres termes, il cherchait à penser par lui-même, à s’affranchir des doctrines et des idées préconçues pour voir le monde tel qu’il est vraiment. Si Descartes vivait à notre époque, il aurait probablement une chaîne YouTube consacrée au débunkage des mythes et des fausses croyances !
Mais attention, il y a souvent un malentendu concernant le « Cogito » et le doute méthodique. Le but n’est pas de rester dans un état de doute permanent, de tout remettre en question en permanence. Contrairement aux sceptiques grecs de l’Antiquité, pour Descartes, le doute méthodique est provisoire. C’est un outil, un moyen d’atteindre une vérité solide.
Imaginez-vous dans une pièce sombre, les yeux bandés. Vous êtes privé de votre sens principal, la vue, tout comme le doute méthodique nous prive temporairement de nos certitudes habituelles. Dans cette situation, vous devez vous adapter, utiliser vos autres sens – le toucher, l’ouïe, l’odorat – pour comprendre votre environnement. C’est ainsi que je perçois le « Cogito » : une méthode pour comprendre, classer, analyser, afin de découvrir une vérité irréfutable.
Il est important de rappeler que Descartes, avant d’être un philosophe, était un scientifique. On lui doit notamment des travaux fondamentaux dans le domaine de la géométrie analytique. Son objectif était de mettre au point une méthode rigoureuse pour la recherche scientifique, ce qu’on appellerait aujourd’hui un « processus ».
Cette approche méthodique de Descartes s’inscrit dans un contexte historique fascinant. Le 17e siècle était une époque de grands bouleversements intellectuels, où l’on commençait à remettre en question la structure physique du monde telle qu’elle était décrite par la scolastique et les religions. C’est à la même époque que Galilée fut condamné par l’Église pour avoir soutenu le modèle héliocentrique de Copernic, osant affirmer que la Terre n’était pas le centre de l’univers.
D’ailleurs, peu de gens le savent, mais Descartes lui-même a failli être pris dans cette tourmente. En 1633, il s’apprêtait à publier un ouvrage intitulé « Le Traité du monde et de la lumière », dans lequel il exposait des thèses héliocentriques. Prudent, il décida de reporter cette publication (qui n’eut lieu qu’en 1664, après sa mort) et préféra publier le « Discours de la méthode » en 1637, un ouvrage moins « corrosif » pour les instances de son époque.
Bien sûr, le « Cogito » a été largement remis en question depuis Descartes, et c’est tout à fait normal. En établissant ce qu’il considérait comme une vérité immuable, Descartes ne pouvait s’attendre qu’à voir son idée questionnée et remise en cause.
Par exemple, Nietzsche a souligné que le « Je » qui s’exprime dans « Je pense donc je suis » n’est que la partie émergée de l’iceberg de la réalité. Il fait abstraction d’une notion qui nous semble évidente aujourd’hui, mais qui était encore balbutiante à l’époque de Descartes : l’inconscient. Nietzsche, influencé par son étude de Schopenhauer, avait sa propre conception de l’inconscient, qu’il nommait « Volonté de puissance ».
La philosophie bouddhiste, quant à elle, remet également en question le « Cogito ». Pour elle, le « Je » est une illusion. Le corps est perçu comme un réceptacle d’une énergie unique, et le « Je » comme un mélange de sens, de perceptions et d’expériences empiriques.
Mais au-delà du « Cogito » lui-même, c’est l’idée de se forger une méthode et un esprit pour analyser soi-même ainsi que le monde qui nous entoure qui me fascine. C’est cette idée qui m’a fait choisir ce nom pour cette émission : apprendre à comprendre, à penser par soi-même de façon pertinente.
L’objectif de Descartes, qui souhaitait créer un système, une méthode, me semble toujours d’actualité. Même si son postulat de départ était biaisé, c’est le raisonnement qui importe, tout comme en géométrie.
Dans notre monde moderne, submergé d’informations, il est plus que jamais nécessaire d’apprendre à traiter l’information, à la sourcer, à la contextualiser pour mieux la comprendre. Il faut savoir identifier si une information est le fruit d’une doctrine, d’un lobby, ou d’une recherche objective. C’est l’un des objectifs principaux de ce podcast.
Pendant des siècles, la connaissance était le privilège des puissants. C’est souvent grâce à ce pouvoir qu’ils ont pu manipuler les plus faibles. Aujourd’hui, le savoir et la connaissance sont théoriquement accessibles à tous, mais au prix d’être noyés dans un flot d’informations, de pseudo-faits, d’interprétations erronées, d’inexactitudes ou de théories du complot.
Prenons l’exemple de Robespierre, figure controversée de la Révolution française. Certains le comparent à un saint, tandis que les faits historiques nuancent considérablement cette image. C’est précisément ce genre de sujet que nous explorerons ensemble, en cherchant à démêler le vrai du faux, à comprendre les différentes perspectives et à former notre propre opinion basée sur des faits vérifiables.
J’arrive maintenant à un point crucial : ma parole que je vous donne. Je tiens à souligner que je suis libre de chacun de mes mots. Je ne suis affilié à aucun parti politique, à aucune religion, l’un et l’autre étant pour moi vulgarisation philosophique. Ma quête est celle de la rationalité, du consensus et de l’objectivité.
Pour atteindre cet objectif, je vous propose de vous livrer le résultat de mes recherches dans cette quête de compréhension. Qu’il s’agisse de philosophie, de psychologie, de science, d’actualité, ou même de cinéma ou de séries… je ne m’interdis aucun sujet, mais je m’oblige toujours à les traiter avec méthode et en profondeur.
Je vous encourage vivement à me contacter pour me faire part des sujets que vous aimeriez voir abordés. De même, n’hésitez pas à me communiquer les axes d’amélioration que vous jugerez utiles concernant cette émission dans son ensemble.
Je tiens à souligner que tout cela est nouveau pour moi. Bien que je sois un grand consommateur de ce genre de programmes, je n’en suis pas moins un novice dans leur création. Je vous demande donc d’être tolérants (une valeur en voie de disparition de nos jours) et compréhensifs, tant sur le ton que sur la qualité audio. Je ne peux que m’améliorer, et grâce à vos remarques, je le ferai plus rapidement.
Pour conclure cette introduction, j’aimerais partager ma vision pour ce podcast. Mon espoir est que « Cogito » devienne un espace de réflexion, de dialogue et d’apprentissage mutuel. Je souhaite que chaque épisode vous apporte non seulement des connaissances nouvelles, mais aussi des outils pour penser par vous-mêmes, pour analyser le monde qui vous entoure avec un œil critique et bienveillant.
Dans notre société de l’information instantanée, où les opinions sont souvent formées en quelques secondes sur les réseaux sociaux, il est crucial de prendre le temps de réfléchir, d’analyser, de douter parfois, pour mieux comprendre. C’est ce que nous ferons ensemble dans « Cogito ».
Je vous remercie de votre attention et de votre confiance. J’ai hâte de commencer cette aventure avec vous. Dans notre prochain épisode, nous plongerons dans notre premier sujet… mais je vous en réserve la surprise !
D’ici là, n’oubliez pas : pensez par vous-mêmes, questionnez, analysez, et surtout, restez curieux. À très bientôt dans « Cogito » !